Fantastique ! L'estampe sombre et envoutante

A voir absolument !

Actuellement au Petit Palais à Paris, la double exposition d'estampe Fantastique!

Une première partie est consacrée à Kuniyoshi, maître de l'ukiyo-e, mouvement artistique japonais, une seconde partie sur l'estampe du XIXe siècle, courant romantique et post-romantique avec des artistes tel que Gustave Doré, Odilon Redon, Grandville. Une exposition intense, qui nous captive et nous plonge dans un monde sombre et mystérieux.

Un voyage au japon; entre légende et paysage.

L'exposition commence donc avec Kuniyoshi: une première salle qui ne laisse pas insensible, même le moins réceptif des spectateurs est impressionné par son travail. D'une précision extrême, kuniyoshi use de couleurs vives, de détails, et de techniques de gravure et d'impression qui apportent beaucoup de dynamisme aux images; transparence, géométrie, superbe composition. A la fois traditionnel et moderne, les personnages qu'il met en scène sont tout à fait expressifs. On peut y voir un parallèle avec les mangas d'aujourd'hui et les tatouages japonais que l'on peut apercevoir sur certain de ses guerriers. C'est avec beaucoup d'humour qu'il montre à la fois légendes japonaises et vie courante; des guerriers, des fantômes, des monstres en tout genre, des geishas, des acteurs de kabuki et des moines.

Enfin, une pièce dédiée à ses travaux plus décalés, ironiques et satyriques, Kuniyoshi utilise des techniques pour contourner la censure, s'amusant de chimères et de jeux d'ombres trompeurs.

C'est un artiste très prolifique, il y a tellement d'estampe que ne sait plus où donner de la tête!

Du fantastique macabre

Nous suivons le long d'un couloir, les poissons, baleines et autres créatures aquatiques animées le temps de l'événement, abandonnant ainsi Kunioyshi pour arriver aux ténébreuses représentations de Goya, Delacroix, Doré, Redon. C'est à travers lithographie, eau-forte, ou manière noire que les artistes expriment leurs sombres pensées. De l'illustration littéraire (L'Enfer de Dante illustré par Gustave Doré) au rêve, voire au cauchemar, nous effectuons un voyage au cœur des ténèbres absolument remarquable, attirant et angoissant.

Beaucoup moins fournie que la première partie mais tout aussi intéressante, nous quittons cette exposition satisfait d'avoir pu se nourrir d'une telle richesse artistique.

Site du Petit Palais: ici

Goya Jazet Doré